Dans le domaine des migrations, la Méditerranée est vue depuis ses rivages du nord, comme un péril constant. Les crises politiques et sociales sont dès lors révélatrices d'une inquiétude obsidionale dont la rationalité est problématique. Ce fut récemment encore le cas, à l'occasion des événements qui ont bouleversé la Tunisie et la Libye : confrontées à un flux de migrants Nord-Sud, les politiques migratoires des pays européens et de l'Union européenne n'ont pas varié et ont continué à se fonder sur des critères de « maîtrise des flux » et d'externalisation des contrôles, y compris en ce qui concerne les réfugiés.
Une trentaine de thèmes sont examinés, notamment la politique européenne des visas et de regroupement familial, ses incohérences et ses conséquences négatives au niveau planétaire.
Pour les sans-papiers, rien n'est jamais acquis quant aux bonnes pratiques des syndicats. Les épisodes alternativement victorieux et malheureux des mouvements de grève sur les lieux de travail de 2008 et 2009 illustrent les contraintes qui pèsent sur cette rencontre entre syndicats et sans-papiers.
La question des syndicats ouvriers face aux mouvements de sans-papiers ne se comprend sans doute pas au singulier, ni hors du cadre plus vaste vis-à-vis des étrangers. Curieusement, dans un pays de vieille tradition migratoire comme la France, l'étude historique de ces postures reste lacunaire, au moins pour la période d'avant les années 1970, où l'introduction de travailleurs était soumise à une sorte de pacte d'invisibilité, a fortiori si elle était « sauvage » ou « clandestine ». Dès les années 1980, on assistera à un combat pour la reconnaissance du statut de travailleur, à l'initiative des étrangers eux-mêmes.
Ces études pluridisciplinaires (social, économique, juridique, politique) montrent comment les acteurs de la migration, dans un contexte d'ouverture progressive des marchés de l'emploi malgré des politiques migratoires de plus en plus restrictives, peuvent jouer sur plusieurs opportunités à l'échelle européenne et mettre en relation leurs régions d'origine et de passage ou de destination.
La province frontalière de l'Afrique du Sud avec le Mozambique abrite une importante minorité issue ou supposée originaire de ce pays. Particulièrement dans les municipalités orientales de Mbombela et Nkomazi, la présence de Mozambicains remonte à un peuplement ancien dû à leur emploi massif dans les mines et dans l'agriculture. Plusieurs migrations se sont superposées dans l'histoire récente, aboutissant à un enchevêtrement complexe de situations juridiques. Dans les années quatre-vingt-dix, avec simultanément la fin de la guerre civile au Mozambique et l'extinction de l'apartheid, des Mozambicains des anciens homelands se sont retrouvés sans papiers, des réfugiés ont été régularisés, d'autres ont été rapatriés de gré ou de force. Depuis lors, la migration est devenue un phénomène structurel, de même que les déportations...
Le cas des travailleurs saisoniers marocains dans le secteur des fruits et légumes du sud-est de la France, et plus particulièrement dans les Bouches-du-Rhône, fournit l'exemple d'une application systématique de la doctrine "le travail sans le travailleur". Depuis 1945, l'introduction de travailleurs étrangers en France était officiellement un monopole de l'Office national d'immigration (ONI), devenu en 1988 Office des migrations internationales (OMI). Depuis 1974, l'essentiel des introductions d'étrangers se fait sur la base d'autorisations temporaires de travail, avec une majorité de contrats saisoniers. Les saisonniers introduits par l'OMI sont appelés eux-mêmes "les contrats OMI". Après avoir analysé le dispositif dérogatoire du système des contrats OMI qui organise la double précarité, l'auteur se pose la question de savoir si la saisonnalité est une cause ou un prétexte, pour arriver à la conclusion que les travailleurs immigrés marocains sont captifs de la dépendance. Enfin, les évolutions récentes (racisme, trafics, résistances et substitution de main-d'oeuvre) sont étudiées.
Historique de la lutte des sans-papiers en France.
Présentation du travail effectué de 1997 à 2001, par les chercheurs de l'URMIS en partenariat avec la CGT. L'originalité de ce travail tient à son objet, qui n'est pas en soi le racisme et la discrimination dans l'entreprise, mais la manière dont cette question est traitée dans et par une organisation syndicale.
Partant d'une étude sur les mobilisations collectives, analyse de l'irrégularité dans les activités économiques et sur le marché du travail mais aussi de ses conséqueces dans le domaine de la santé. A partir d'histoires individuelles de sans-papiers, étude de la diversité des parcours qui mènent à l'irrégularité (exclusion juridique, précarisation sociale, économique et psychologique) plus grave que la simple absence de statut.
Critique du discours européen de l'immigration "utile" et proposition d'une autre approche de l'immigration.
La fermeture des frontières, en France et dans les autres pays de l'Union Européenne, a entraîné une augmentation du trafic de main d'oeuvre et le travail clandestin d'étrangers sans titre.
La politique d'immigration en France affiche de plus en plus comme priorité la lutte contre l'immigration clandestine alors que la législation elle-même produit les clandestins et contribue ainsi à construire une nouvelle catégorie de l'exclusion. Ce qu'a rendu visible le mouvement des sans-papiers et les débats sur les critères de régularisation, c'est l'apparition d'une précarité radicale induite par la flexibilité accrue du marché du travail. Soumise à cette logique économique, la politique migratoire se focalise sur le contrôle des frontières et met en avant la répression de l'immigration irrégulière au lieu de renforcer le contrat social par la démocratie et la citoyenneté.